mercredi 23 novembre 2005

un parfum d'inquiétude

encore une anecdote du taf, tiens. y a pas à dire, ça fourmille de petits trucs rigolos ce genre d'endroit.

alors voilà. ça s'passe à l'heure où les gens commencent à soupirer et à se dire que finalement là ils seraient mieux chez eux. on doit donc se trouver aux alentours de 16 h, par là. moi, je suis vautré peinard dans mon fauteuil, à moitié en train de bosser, à moitié en train de lire les conversations par mail de mes congénères. hé ouais, aussi paradoxal que ça puisse paraître, quand j'avance bien, je prends mon temps.

soudain... non, ce n'est pas encore le drame mais, malgré le fait que mon nez soit un poil bouché (et pas bouché par les poils, c'est moche ce que vous dites), je perçois comme quelque chose, une drôle d'odeur, ténue, mais bien là. je doute durant les 3 secondes réglementaires de mes capacités olfactives, puis je demande confirmation à mon voisin de bureau, qui semble percevoir la même chose que moi.

c'est un parfum que tout le monde connaît : ça sent le chaud... en fait non, plutôt le cramé. pour être tout à fait précis, ça sent comme dans les labos du bahut quand on faisait cramer des composants électroniques en leur appliquant une bonne grosse décharge à faire bondir une diode. ça vous rappelle des trucs ça, j'en suis sûr...

maintenant, ça pue carrément le circuit électrique qui foire. je sors de mon bureau et je fais un rapide check-up visuel : ok, de toute évidence je vois pas de flamme, c'est déjà un point assez positif. deux trois personnes sortent également de leur bureau, on tourne un peu, et assez rapidement on se rend compte que, oui, c'est bien sous cette bouche de ventilation que ça chlingue le plus.

que faire ? on passe un coup de fil aux admins, histoire de leur annoncer la bonne nouvelle. ils descendent, inquiets, ils reniflent, puis remontent au 10ème voir si ça viendrait pas d'une des salles machine... quelques types particulièrement soucieux et pessimistes se demandent s'il ne serait pas plus prudent de se jeter tout de suite par la fenêtre, comme on n'est qu'au 9ème étage. je leur répond qu'en effet, ça me paraît être une bonne idée.

bon. à ce moment-là, l'odeur est encore clairement présente, mais elle a tendance à se faire de moins en moins tenace, et c'est tout tristes et penauds (bah oui quoi) que nous retournons devant nos pixels. t. et k. continuent de se bâcher mutuellement par mail, c'est que tout va bien. une demi-heure passe...

j'étais retourné à mes trucs, et à vrai dire, je crois que je bossais. tout à coup t. se pointe dans notre bureau, tout sourire, mais avec un truc pas beau à voir à la main. "what is that thing??", je demande. (bon à partir de maintenant je continue en français hein.) "c'était un variateur électronique", qu'il répond. je me lève, je m'approche, puis je regarde le bidule. c'est un circuit électronique de 5 cm sur 4 environ, farci de gros composants électronix. en effet, ça ressemble à un variateur pour lampe halogène, mais on peut pas dire que ce soit particulièrement un modèle qui respire la santé. tout un coté du truc est fondu, et certains composants sont carbonisés. moi, un peu déçu quand même qu'on n'ait pas perdu une machine dans les flammes : "ahhh, alors c'était ça l'odeur de cramé ?" t. me répond que manifestement, oui, c'est bien de ce truc que ça venait.

moi : il était où ce machin ?
lui : dans mon bureau [t. est au même étage que moi, au 9ème]. c'est le variateur de ma lampe halogène.
moi : hmmm... euh, et comment t'explique que ça sentait dans la ventilation ?
lui : ahah. eh ben, le variateur était posé pile sur une prise d'air, et ça s'est diffusé par la clim dans toute la baraque.
moi : ah sympa, et ça aurait pû prendre feu ton truc là ?
lui : clair, tu vois la bobine là, y a un fil qui a fondu, et toutes ces choses.
moi : ah ouais, c'est cool. et t'as pas remarqué que ça merdait ?
lui : ben nan, la fumée était aspirée par la prise d'air.

putain, top security.

déjà que c'est pas de tout repos de bosser, alors si en plus on risque de terminé carbonisé à cause d'un bidule qui prend feu et que personne remarque... (oui oui le risque zéro blabla).

bref, voilà, il faut en profiter parce que c'est pas tous les jours qu'on s'amuse autant. et finalement, ça fait toujours une petite connerie à raconter sur son blog, pas vrai ?

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